Hier, j’ai fini Gears of War Judgment sur Xbox 360. Ce dernier épisode de la licence phare de Microsoft (qui a été la première à montrer ce que jeu HD voulait dire) a débarqué en fin de cycle de la deuxième console de salon du constructeur après une trilogie tonitruante mais non dénuée de défauts. A l’instar d’autres grosses licences comme God of War chez Sony, on est en droit de se demander si cet opus mérite qu’on s’y attarde maintenant que la machine est plus que pleinement maîtrisée, ou s’il s’agit de l’épisode de trop n’apportant rien de nouveau à la saga et préparé un peu à la va-vite histoire de contenter les fans d’action avant l’arrivée des consoles next-gen, surtout que les traditionnels développeurs d’Epic Games ont confié leur bébé à ceux de People Can Fly, même si ces derniers restent dans le giron des papas du TPS HD de la Xbox 360…
Disons-le d’emblée, si vous avez aimé la licence jusqu’ici, Gears of War Judgment a tout pour vous séduire ! La prise en main est rapide même si comme moi on n’a pas touché à un épisode depuis le 3 car le gameplay n’a pas changé d’un iota et on y trouve son quota d’action, bien que le jeu soit bien moins spectaculaire que son prédécesseur. Mais y a-t-il donc quelque chose de neuf à se mettre sous la dent tronçonneuse ?
Oh oui ! Tout d’abord scénaristiquement, le jeu se découpe en deux campagnes. La principale vous permet d’incarner Baird et son escouade quelques années avant le premier épisode (c’est la mode des préquelles !), soit en pleine guerre contre les Locustes. Oubliez donc Marcus Phénix, vous avez affaire au jeune lieutenant Baird et toute son équipe devant répondre de leurs actes devant un tribunal militaire. Quel crime ont-ils pu bien commettre ? On l’apprendra au cours de la mission qui sera racontée par tous les Gears accusés et chaque chapitre sera l’occasion de jouer avec chacun d’entre eux. La bonne astuce de cet épisode sera d’activer ou non les détails « déclassifiés » au cours du jeu ; en effet, pour pouvoir débloquer la deuxième campagne, il est nécessaire d’obtenir un minimum de quarante étoiles, témoins de vos actes de bravoure, dans la première ! Aussi, en choisissant de jouer une section en « déclassifié », la jauge d’étoiles (limitée à trois par section) se remplit beaucoup plus vite qu’en mode classique, la contrepartie étant des conditions de jeu particulières comme combattre des ennemis plus coriaces, se servir d’armes spécifiques uniquement, ou encore jouer avec une vision limitée par exemple. Et ça marche !
Autant au début je jouais en « déclassifié » pour débloquer le reste du jeu, autant j’ai continué à la faire une fois les quarante étoiles obtenues par pur esprit de défi ! Nul besoin de faire monter la jauge d’étoiles à son maximum à chaque fois pour autant, cette possibilité permet de parcourir le jeu et les souvenirs de chaque Gear différemment, offrant ainsi une replay value non négligeable pour peu qu’on choisisse de ne pas en abuser lors d’une première run… Certaines sections en deviennent d’ailleurs vraiment difficiles à passer dans ces conditions, même en mode normal comme je l’ai fait, mais l’intérêt du titre s’en trouve décuplé car il faut vraiment s’adapter à la situation à chaque fois sans pouvoir se la jouer vraiment safe comme c’était souvent le cas dans les autres Gears of War ; ici je me suis vu y aller plus franco au cœur de l’action sans beaucoup me couvrir ni attendre que mon équipe ne fasse tout le sale boulot à ma place ! Il faut dire aussi qu’on tombe beaucoup plus régulièrement sur de grosses armes qui font très mal, ce qui est d’autant plus motivant à se jeter à corps perdu dans la gueule du loup Locuste…
La deuxième campagne quant à elle est bien plus courte que la première. Intitulée « Les conséquences », elle se place chronologiquement au sein de Gears of War 3 alors que Baird se voit séparé de Marcus pour aller chercher de l’aide. Ce sera l’occasion pour le Gear blond de retrouver Paduk qui était membre de son escouade lors de la campagne précédente située quelques années plus tôt je vous le rappelle. On pourra néanmoins regretter que cette mission ne jouisse pas de sections « déclassifiables » comme la principale ni qu’on ne puisse incarner d’autres Gears que Baird. Ceci dit, on retrouve davantage du côté spectaculaire de la trilogie en contrepartie…
En conclusion, il ne s’agit en définitive ici ni d’un TPS révolutionnaire ni de l’épisode de trop. Restant dans un gameplay efficace et éprouvé ne réinventant pas la formule de la saga, Gears of War Judgment fait pourtant honneur à la licence grâce au paramétrage des conditions de jeu que l’on choisisse de jouer en « déclassifié » fréquemment ou pas, et on saluera enfin une synchronisation labiale potable lors des cut-scenes qui faisait grandement défaut dans les opus précédents. J’espère malgré tout que la franchise ne s’arrêtera pas en si bon chemin et saura réellement et plus profondément se renouveler dans l’avenir. Mais ça, seule la next-gen nous le dira !
Initialement posté sur le forum le 03/10/13