Nous sommes en Septembre 2000, deux mois avant la sortie de la Playstation 2. Les magazines de jeux vidéos font la part belle à la nouvelle génération 128 bits, au lecteur DVD et jeux à la claque graphique évidente. Notre chère Playstation 1, en partance pour la retraite, affichait encore de belles performances mais les derniers jeux de la console furent aiguillés vers les oubliettes… C’est ainsi que je vais aborder avec vous, un de ces derniers jeux, Chase the express.
Express en péril
L‘ambassadeur de France en Russie embarque avec sa famille dans un train, direction paris au départ de Saint Petersbourg. Ce train , le Blue Harvest, est attaqué par un groupe armé russe. Cette organisation, menace l’OTAN de tuer tous les otages et d’utiliser une bombe nucléaire présente dans ce convoi militaire à défaut d’un versement d’une rançon de 20 Millions de dollars et d’un accès sécurisé en France. C’est alors qu’un Agent est détaché sur place, Jack Morton, pour stopper cette piraterie et ainsi sauver notre cher diplomate.
Si vous êtes né dans les années 80, il est fort probable que ce type de scénario vous ramène à vos souvenirs d’enfances. Vous pourriez penser à Die Hard, Speed, Goldeneye mais pour les spécialistes des films d’action, cela ressemble méchamment au scénario du film Piège à grand vitesse avec le grand Steven Seagal, suite du film “Piège en haute mer”.
Un train pris en otage. Un seul homme peut barrer la voie Jack Morton, Agent infiltré, va vous donner votre dose d’action vidéoludique !
Le postulat de base développé par Sugar & Rockets INC pourrait sembler simpliste mais nous aurons l’occasion d’y revenir à l’avenir…
Une aventure Inouïe
Comme je l’indiquais, vous incarnerez non pas un cheminot mais un Agent spécial, Jack Morton, qui aura pour but de sauver les otages et de faire face à cette guérilla.
De part son gameplay, le jeu s’apparente fortement aux différents épisodes de Resident evil : notre héros voyagera via les différents couloirs des rames à la recherche d’objets (avec de nombreux aller-retour) pour résoudre des énigmes, en enquêtant à travers la lecture de documents, tout en luttant contre les terroristes rencontrés.
Concernant les phases d’actions, on peut entendre en amont les ennemis un peu à la manière d’un zombie et une jauge d’actions vous confirmera leurs présences. Vous aurez alors différentes possibilités. Première possibilité : attaquer de front cette menace avec l’armement disponible. Il est préférable d’être accroupi avec la touche R1 et attendre que la cible s’affiche pour tirer sous peine de gâcher vos munitions et de se retrouver à court pendant l’aventure. Second option : l’esquive. Ici, à la manière d’un Solid snake dans Metal gear solid, vous pourrez utiliser les différents espaces des convois (chambre, cabines, couloirs) pour passer à coté des ennemis sans qu’ils notent votre présence.
Chase the express, 2 modes de jeux possibles !
Quelques énigmes dans le pur style d’un résident evil Lorsque les ennemis vous remarquent, un logo “Warning” va s’afficher ainsi qu’une cible. A vous de bien gérer vos munitions.
L’aventure est découpée en plateaux à savoir que vous serez amené à trouver soit une carte magnétique pour accéder au wagon suivant, soit y accéder par un autre moyen dérobé. La trame peut s’avérer linéaire mais Chase the express est entrecoupé par des phases de jeux différentes.
Comment voir et passer ces rayons ? Rappelez vous Solid snake… Des “mini jeux” viendront ponctuer votre voyage avec un impact réel sur le jeu.
Comme je l’indiquais préalablement, en complément des moments de “Survival action”, votre émissaire pour la paix devra réfléchir pour avancer, conduire un train à la manière d’un Densha de Go ou encore shooter des hélicoptères ennemis façon FPS. Cela contribue fortement à casser ce train train qui pourrait vous guetter sur une aventure assez classique.
Un jeu qui roule au trait
Pour un jeu sorti en fin de génération, le soft utilise pleinement les capacités de la première Playstation. Aucun ralentissement, pas de bug notable, couleurs diverses et variées. A la différence d’un Resident evil, les décors ne sont pas en 2D précalculée mais en 3D. Ceci permet notamment, en plus des cadrages fixes, de pouvoir bouger la caméra et ainsi repérer les alentours.
Cette décision, surement dans l’ère du temps, n’apporte pas de réel plus en terme de graphismes. A contrario, on peut même penser que cela va à l’encontre du jeu car, même en RGB sur un écran CRT, les décors peuvent parfois ressembler à des bouillies de pixels ce qui complique parfois la recherche d’éventuels items.
Une modélisation réussie de Jack Morton avec détails. Des décors en 3d de qualité mais bien en dessous de décors 2D precalculés.
Les personnages sont quant à eux assez bien modélisés notamment notre héros Jack Morton au niveau du visage. Les nombreuses cinématiques réparties sur les deux CD sont également fournies en terme de détail mais on peut toute fois s’étonner d’un effet de flou sur celles ci, façon brouillard Nintendo 64, qui viennent gâcher l’aspect cinématographique. Quel dommage !
Dure, dure, la vie du rail…
Sur une grosse production de Sony Computer Entertainment, il était évident que la firme nippone allait mettre le paquet et réaliser une localisation française. Pour interpréter notre valeureux militaire, Sony est allé chercher un doubleur de renom en la personne de Stéphane Cornicard.
Un doubleur français de talent, Stéphane Cornicard. Une excellente performance de Liquid Snake. Il avait déjà interprété un agent dans Syphon filter.
Si ce nom ne vous parle guère, vous avez pu l’entendre dans son excellent doublage de Liquid Snake dans Metal gear solid mais également en tant que Gabriel Logan dans la trilogie des Syphon filter ou dans le rôle du professeur dans le jeu Ape escape.
L’attente était grande et c’est la qu’est le drame. Le doublage français pour tous les personnages, totalement surjoué et caricatural, déraille totalement à tel point que cela s’apparente limite à un nanar d’un film d’action de seconde zone. Peut être est ce un hommage aux films de Steven seagal ou pas…Malheureusement, les musiques ne vont pas venir rattraper ceci en bon film d’action hollywoodien.
Terminus
A la lecture de ce billet, vous pourrez ressentir un peu d’amertume sur le voyage parcouru. Certes, Chase the express se fait à grande vitesse (entre 5h-8h de jeu), la partie sonore est bâclée et le jeu reste assez classique en terme de jeu. Mais, à contrario, il regroupe ce qui a fait le succès de séries comme Resident evil, Syphon filter, ou Metal gear solid avec une bonne dose d’action, de réflexion et d’infiltration dans un univers bien modélisé.
Différents embranchements possibles avec des révisions de géographie. Est ce que les terroristes russes sont les seuls meurtriers ? Mystère…
A cela, il convient d’ajouter une énorme rejouabilité afin de découvrir les multiples arcs du scénario et embranchements soit un total de 6 fins différentes possibles rendant ainsi le jeu plus riche et varié que ce qu’il pourrait paraitre au premier abord. On se prend alors au jeu, cherchant à résoudre les différentes énigmes, trouver des armes de plus en plus puissantes et découvrir les rebondissements dignes d’un bon film d’action. Laissez vous embarquer par Chase the express qui, in fine, vous proposera une aventure plaisante.
Si vous avez joué à ce jeu, venez partager votre expérience sur le forum.