L’année 2011 a célébré le vingt-cinquième anniversaire de la licence The Legend of Zelda. Si Nintendo a fêté l’évènement avec des concerts philarmoniques un peu partout dans le monde et surtout avec la sortie d’un nouvel épisode sur Wii (The Legend of Zelda : Skyward Sword), d’autres sources moins officielles ont également voulu marquer l’occasion. C’est le cas des éditions Console Syndrome qui – sous les plumes de Nicolas Courcier et Mehdi El Kanafi principalement – ont publié un ouvrage inédit et ambitieux sur la licence intitulé Zelda : Chronique d’une saga légendaire.
En effet, si ce ne sont pas les écrits qui manquent sur la franchise que ce soit sur papier ou sur internet, c’est bien la première fois que j’ai lu pour ma part une analyse aussi poussée sur chaque épisode individuellement (à l’exception de Skyward Sword qui sortait au même moment) et sur la saga en général ! Regorgeant d’anecdotes en tous genres, l’ouvrage se découpe en 16 chapitres de longueurs inégales et d’approches diverses, allant de l’explicitation de simples contextes créatifs à des essais à teneur philosophique étayé d’exemples et de comparaisons tirés d’autres œuvres (contemporaines ou non), que ce soit du jeu vidéo, du cinéma, ou de la littérature au sens large !
On y découvre ainsi la licence sous un angle nouveau et osé, et à ce titre le chapitre XV – rédigé lui uniquement par Selami Boudjerda et dévolu à l’évolution du personnage de Link (dans Ocarina of Time) – est clairement le plus audacieux, le plus long et le plus palpitant, et mérite à lui seul à mes yeux l’achat et la lecture de ce livre ! Bien évidemment, toutes ces analyses ne sont pas à prendre pour argent comptant mais elles sont suffisamment travaillées et réfléchies pour qu’on s’y attarde et redécouvre les jeux de la licence sous un/des angle(s) nouveau(x).
En outre, les auteurs ont clairement le mérite d’expérimenter l’analyse d’un médium jeune et souvent critiqué ou mal compris comme le jeu vidéo – et d’une licence aussi inévitable que The Legend of Zelda en particulier – en lui (re)donnant ses lettres de noblesse aux yeux de tous ; le fan absolu comme le néophyte convaincu y trouvera son compte tant l’ouvrage est rédigé dans une langue claire et accessible au plus grand nombre, et que les auteurs prennent bien le temps d’expliquer leurs cheminement et points de vue. L’absence d’illustrations – pouvant rebuter les moins aguerris à la lecture – se voit ainsi être un choix éditorial pertinent tant la lecture ne se voit pas perturbée par un œil vagabond.
Ajoutez à cela une édition somptueuse faisant honneur à son contenu : une couverture aux effets de vieux grimoire légèrement gaufré avec dorures, une qualité de papier surprenante, sans oublier un marque-page « ficelle » doré – et vous obtiendrez un ouvrage exemplaire de 208 pages qui a plus que sa place dans votre bibliothèque ou sur votre table de chevet ! Enfin, pour ceux et celles qui n’en auraient pas assez, je recommande également l’écoute du podcast 202 du site Gameblog en compagnie des auteurs principaux, ainsi que la lecture du hors-série N°2 de feu le magazine / mook IG Mag consacré aux 25 ans de The Legend of Zelda qui est un complément de choix pour tout savoir sur la série, en attendant la sortie très prochaine en France de la bible officielle Hyrule Historia. Bref, chapeau bas messieurs de Console Syndrome, vous faites vraiment honneur à cette saga légendaire qu’est Zelda !