Le jeu vidéo a cela de passionnant qu’il offre de nombreux aspects à ceux qui s’y intéressent de prés. Doté d’une histoire déjà riche bien que relativement jeune, pourvoyeur de fantaisies, de rêves, voire même de fantasmes, objet de convoitise et de passion, le jeu vidéo donne parfois envie de poursuivre de manière concrète une expérience acquise lors d’aventures virtuelles.
Une des nombreuses facettes que peut revêtir cette prolongation dans le réel d’un plaisir somme toute fugace n’est autre que la collection ! Si le concept est aisément compréhensible, il en est autrement de l’intérêt. Là où personne ne se pose de questions quant aux finalités d’acquérir timbres, œuvres d’art ou véhicules, d’autres s’interrogent quant aux jeux vidéo.
Petite visite guidée d’un phénomène très personnel ! Collections, collectionneurs, définition et critères, une collection, peu importe le domaine, peut toujours être généraliste ou thématique. Par généraliste on comprendra qu’elle s’attache à conserver tout ce qui a trait au domaine par opposition à une thématique donnée. Là où le jeu vidéo complexifie la chose, c’est qu’il est impossible de réellement parler de généralisme. Dans ses grandes lignes, le média se définit par le jeu, son support et bien évidemment ce qui le fait fonctionner, autrement dit par le jeu sur une disquette, une cartouche, un cd ou tout autre média et par une machine : ordinateur, borne d’arcade, console de salon ou console portable.
Collectionner le jeu vidéo, c’est donc théoriquement collectionner jeux et machines. Oui mais voilà, tout est affinités dans cette culture et chacun voit différemment. Cette différenciation des intérêts se révèle la plupart du temps assez simplement, il suffit de poser la bonne question.
Régulièrement trois catégories de collectionneurs ressortent :
* le collectionneur entreposeur, dont le désir est d’amasser.
*le collectionneur joueur, dont le souhait est de se « divertir ».
*le collectionneur conservateur, dont le plaisir est de préserver.
Mais se limiter à ces catégories, ce n’est qu’entrapercevoir le sommet d’un iceberg ! D’une part parce que cela ne délimite en rien ce que chacun est prêt à se procurer et d’autre part parce que cela ne définit que très partiellement les buts et ressentis des personnes. Le sujet est vaste et nécessite quelques explications, à prendre avec des pincettes, tant la complexité attend celui qui se risque à une analyse.
Reprenons nos trois catégories citées précédemment. Le collectionneur entreposeur a donc le désir d’amasser ! Amasser revêt ici une connotation péjorative qui peut ou pas être adéquate. Profitant de trouver à prix réduit un jeu, une personne se satisfera d’un titre sans emballage ou dont l’emballage est en mauvais état. Le nombre de titres présents dans la collection est une priorité. Ici, il apparaît clairement que l’amassement est plus gratifiant que la satisfaction de posséder quelque chose de rare ou de beau.
Comportement souvent décrié par une communauté de gens en recherche permanente, il est pourtant étonnant de constater qu’il suffit de changer son objectif pour changer l’estime qu’on lui porte. Ainsi le collectionneur amassant des titres dans un même état de conservation mais clamant sa nostalgie et son souhait de jouer à ce qu’il n’avait pu connaître auparavant, se voit tout de suite plus compris.
Pas forcément reconnu ni apprécié mais moins sujet à la critique négative, on passe ainsi d’une collection de « stock » à une collection de « joueur pur et dur » ! Il semblerait que la nostalgie soit un argument fort courant et fort respectable, surtout qu’un stock de jeux modernes sans emballage aurait tendance à immédiatement supprimer dans l’esprit de ceux qui regardent l’idée qu’il puisse s’agir d’une collection! Tout le paradoxe est là !
Amasser oui, mais pas pour amasser ! L’idée semble étrange, pourtant à bien y regarder, elle se vérifie régulièrement, surtout dans les collections thématiques. Entasser les jeux musicaux ou d’horreur offre une perspective de jeu futur, mais entasser les machines de même nom mais de modèles différents, cela ne représente qu’une forme d’accumulation sans utilité concrète !
Autre cas, moderne et des plus controversé, le collectionneur de jeux neufs ! Encore emballés, atteignant des sommes folles et destinés à la « présentation sur étagères », ces jeux, qui ne verront jamais l’intérieur des machines pouvant les faire fonctionner, sont un butin, un graal d’une quête que peu de gens comprennent. Leur statut fait de leurs propriétaires des proies faciles à la critique avec encore une fois l’argument massif du « ça ne sert à rien si on ne s’en sert pas ! ».
Pourtant qui peut avoir besoin d’explications quant à l’intérêt de timbres neufs qui ne verront jamais une enveloppe, qui peut se questionner quant à l’intérêt d’exposer un tableau de maître pour ne finalement même plus le voir ? La caractéristique première du jeu vidéo, divertir, doit elle obligatoirement perdurer quand on parle de collection ? Et ne doit-elle prendre que la forme d’un jeu ?
Car rechercher et conserver, n’est-ce pas aussi un divertissement ? Posséder et exposer un jeu rarement trouvable en état neuf, n’est-ce pas également une satisfaction ? Le mot est lancé ! Satisfaction ! D’un point de vue extérieur, il pourrait être intriguant d’assister à cette mini guerre des pros ceci et contre cela, car finalement tous n’ont en commun que ce désir de satisfaction, ce désir de nostalgie ou d’exception…
Mais une fois de plus ne limitons pas notre discours car nous le verrons encore, collectionner est un art de vivre dont les tenants et les aboutissants donneraient des migraines à nos experts psychanalystes ! Prenons en effet le cas alambiqué des collectionneurs de « set complets ».
Ces « full set » comme le jargon les nomme, représentent également une vision du graal de la collection, se procurer tous ce qui s’est fait sur une machine donnée. Pouvant ne contenir que cinq jeux comme plusieurs milliers, le « full set » est au moins aussi incompris que le jeu sous emballage.
Mais, c’est là une particularité, il est cependant bien moins assailli de reproches. Comment cela se peut-il ? Mystère, mais une chose est certaine, un jeu que l’on peut voir, tester et jouer passera toujours plus facilement les regards, aussi mauvais soit il qu’un jeu intouchable. Et pourtant, c’est là une autre de ses particularités, le « full set » n’est très certainement pas destiné à servir.
Trop de jeux, trop de médiocrité dans le nombre des titres, trop de temps passé à le compléter pour en avoir encore à dépenser en jeu même, le « full set » est récompense et emblème de l’exception comme pouvait l’être le jeu emballé ! On tourne en rond ? C’est normal ! C’est là qu’est le plaisir !
Que nous reste-t-il ? Le collectionneur conservateur ! Attention, musée en perspective… Le conservateur sait ! Que sait-il ? Il sait que le jeu vidéo est une culture, il sait que rien n’est éternel, il sait qu’amasser c’est conserver ! En quoi est-il différent ? En tout… et en rien… Peut être son objectif est il plus « noble » car moins égoïste. Il veut garder en « stock » ce qui a fait l’histoire de sa passion.
Pouvoir montrer à ceux qui ne le connaissent pas ou trop peu, que le média est riche, plein d’émotion, d’anecdotes, d’espoirs et parfois aussi de déceptions. Pour en arriver là, notre directeur de musée, accumule jeux et machines.
En cela il se rapproche du collectionneur amasseur, incluant la touche thématique du rare ou variant (jeux gagnés sur concours, jeux jamais distribués dans le commerce, machines de couleurs différentes, machines identiques mais avec boutons différents, etc etc, la tâche est rude !) mais délaissant généralement (tout est relatif) le « full set ».
Tout posséder en terme de jeux n’est pas représentatif de ce qui s’est fait… comme si posséder chaque peinture existante n’était pas représentatif de l’art pictural… Collectionner : perdre beaucoup pour gagner plus !
Si nos trois catégories diffèrent de par leurs objectifs, il est évident qu’elles diffèrent également par la place qu’elles accordent à leur passion. Collectionner est un art de vivre comme nous l’avons déjà mentionné ! Un art de vivre parce que l’investissement, qu’il soit financier, temporel ou autre, nécessite de prendre avec une certaine philosophie chacun de ses aspects. Le principal investissement se veut financier car que l’on cherche à acheter beaucoup ou à acheter bien, cela revient au même.
La quantité demande autant d’investissement relatif que la qualité. Pourquoi « relatif » ? Parce que le collectionneur amasseur ou le collectionneur joueur aura probablement beaucoup plus de mal à concevoir une dépense importante qu’un collectionneur conservateur ou dont le crédo sera le « full set » ou le jeu « neuf ».
Peu importe qu’il ne dépense qu’un dixième du budget de ces derniers par mois, sa limite psychologique est probablement atteinte et la dépasser le rendrait enclin à changer de catégorie, car quand un pas est franchi, la distance séparant d’une prochaine étape s’en voit amoindrie ! En termes de dépense pure, il ne semble pas y avoir de limite autre que la barrière psychologique que s’est fixée chacun.
Celle-ci dépend évidemment des revenus propres et étonnamment la plupart ne la transgresse que très rarement. Conjoint, vie de famille et vie quotidienne ont tôt fait de restreindre les libertés de chacun dans ce domaine. Un budget étant fixé, une deuxième contrainte s’avance, l’investissement nécessaire en temps. Cet investissement est plus absolu que le précédent dans la mesure où il est presque impossible de le transgresser !
On comprend bien sûr qu’il n’est que difficilement possible de se défaire des horaires de vie professionnelle pour courir à la recherche d’une des perles sacrées d’une liste d’acquisitions à faire, mais plus encore que cet aspect du temps, celui de la fréquence d’apparition d’un objet et primordial.
Avec l’avènement d’Internet et des méthodes modernes de recherches d’un article : vente directe de particulier à particulier, ventes aux enchères, intermédiaires etc, il est plus aisé qu’il y a quelques années de rester sur le qui-vive. Cependant, dénicher une rareté ou une bonne affaire, restera toujours l’apanage des lèves tôt et des acharnés !
Être averti qu’une machine rare vient d’être mise aux enchères est une chose, ne s’en rendre compte qu’en rentrant chez soi, et l’avoir laissé passer parce que sa vente était en achat immédiat, en est une autre. Débourser pour se procurer un jeu est une condition, mais sans offre, l’argent ne sert à rien !
Ainsi, collectionner sérieusement demande de l’assiduité et de la ténacité ! Se lever aux aurores pour se rendre à 100KM de chez soi, sur une des brocantes dont on aura fait la liste, dès son ouverture, pour être certain de ne pas se faire doubler face à une « occasion rêvée » est monnaie courante.
Se créer des comptes sur de multiples sites d’enchères de par le monde, y créer chaque fois des pages d’avertissement, revenir sur ces sites malgré tout pour ne rien laisser passer et avoir la conscience tranquille est un lot quotidien pour beaucoup !
Chercher des informations sur telle ou telle rareté, se déplacer pour prendre livraison en main propre et économiser d’éventuels frais de port, lire des dizaines d’annonces sur des sites en ligne, profiter des soldes pour se rendre en grande surface, écumer les magasins discount et autres EMAÜS, tout cela fait partie de la quête, du plaisir mais inéluctablement, du temps demandé ! La encore, conjoint et vie quotidienne régulent l’ensemble et c’est bien en loisir que la plupart des collectionneurs, profitant de quelques instants volé de-ci, de-là, exercent.
Et là encore, chaque catégorie de collectionneur connait ses limites. Un chercheur de « full set », un dénicheur de « jeu sous blister » ou un « préservateur » n’auront pas les mêmes soucis qu’un joueur simple, ne serait-ce que parce que les raretés dont ils sont à l’affut leur demanderont toujours plus de recherches. Autre contrainte : la place ! Que dire sinon qu’un jeu en boite et qu’une machine emballée demandent un espace conséquent !
Une limite subjective semble encore exister en ce qui concerne les collectionneurs joueurs. L’amasseur et ses amis ont eux depuis longtemps fait l’impasse sur l’espace, empilant toujours plus, stockant toujours mieux. Des tendances se profilent cependant : montrer ses possessions de manière harmonieuse, bien rangée et non plus empilées, si possible dans un lieu dédié est le souhait et le fait de plus en plus de collectionneurs de « full set », de jeux anciens neufs et de jeux biens conservés ou modernes, quand le conservateur, lui, préfère souvent garder à l’abri ses belles pièces.
Rien n’empêche de les montrer, il faut juste le faire avec précaution et les mettre en valeur, de simples rangements ordonnés sur des étagères sont souvent insuffisants, pas vraiment compatibles avec ses objectifs mais malheureusement les seuls à sa portée.
Nous le voyons, collectionner et se donner le nom de collectionneur véritable est presque un sacerdoce tant les contraintes peuvent être nombreuses. Mais si on fait abstraction des « petits ennuis » passagers (de type conjoint mécontent, finances qui souffrent ou poussière qui guette), le plaisir est bien au rendez-vous car chaque déplacement fructueux, chaque « prise » économique, chaque « vieillerie » redécouverte est un moment de satisfaction !
Et dans tous les cas, sortir, négocier, rechercher, ranger, prendre soin, sont autant de composants du plaisir de collectionner.
Collectionner pour ne pas oublier Le jeu vidéo est un art, il nous fera penser, sourire, grogner, ressentir et surtout il nous fera nous souvenir. Il est peut être le média laissant le plus de souvenirs à ceux qui y ont goûté. Souvenir d’une première machine, d’un premier jeu, souvenir de personnages mythiques, souvenirs de moments anthologiques, souvenirs de sons et d’images qui, s’ils se troublent au cours du temps, n’en resteront pas moins forts et partie complète d’un temps passé au plaisir.
Appelée nostalgie, souvent en dépit d’un terme qui serait plus en adéquation, une sensation rend certains joueurs/ collectionneurs toujours plus en recherche de ces instants passés! Heureusement, le marketing a pris les choses en mains ! Partie intégrante des collections de jeux vidéo mais largement en retrait par rapport à la matière principale, la collections de « produits dérivés » reste le cheval de bataille d’une minorité.
Ces produits dérivés, souvent onéreux, revêtent de bien nombreux aspects : livres, bandes son, figurines, objets divers… On parlera la plupart du temps de simples achats supplémentaires plutôt que de collection, tant finalement ces achats sont symptomatiques d’un réel état d’esprit de l’acquéreur, cependant ce n’est pas toujours le cas.
Joueur pur et dur, le collectionneur en quête de plaisir s’est déjà satisfait une fois en jouant. Il se procurera surtout bandes originales et figurines comme des témoins de son expérience qu’il pourra à loisir réécouter ou regarder pour retrouver, subtilement et très temporairement, mais fréquemment !
Les « faiseurs » de « full set et jeux blistérisés » sont moins ciblés par ces produits. Leur recherche de collection « parfaite » primant régulièrement sur leur expérience de jeu. Ils leurs préfèreront probablement des éditions plus luxueuses d’un jeu donné. Enfin ceux qui ont la volonté de préserver se divisent en deux catégories : les intéressés et les autres largement plus fréquents.
L’histoire du média est assez riche et complexe pour être une fin en soit pour les uns quand les produits dérivés sont une facette additionnelle autant que des témoins pour les autres. Cette petite minorité considère comme un bon moyen de montrer ce qu’est la culture du jeu que de posséder ce qui se réfère « à son art » et à son histoire.
Ainsi, CD musicaux, compilations historiques, livres présentant une série dans ses moindres détails ou le travail effectué sur un titre particulier, livres retraçant la chronologie de sociétés, « artbooks » conservant croquis et art en couleur des décors et des personnages, tant de « documents précieux ». Les figurines et autres statuettes peuvent dans certains cas figurer dans cette liste.
Collections, collectionneurs, des catégories à n’en plus finir ! Nous l’avons vu, il est possible de faire ressortir de très grossières lignes directrices dans les objectifs et façons de faire de chaque collectionneur. Le plus important est de comprendre que si des « conceptions » se rejoignent, elles ne sont souvent que des bribes d’explications justifiant une collection car finalement le seul réel dénominateur commun à tous ces gens qui dépensent temps et argent reste à coup sûr le plaisir.
Un jeu seul à un euro ou une machine rare à cinq-cents euros, c’est le plaisir seul qui les réunit et font se côtoyer cette multitude de personnes qu’on appelle des passionnés avant de les appeler des collectionneurs !
C’est tout meme bien chiant de faire cette comparaison du timbre poste et du jeu video en sois.
Un timbre poste en sois n’a que une fonction et unique fonction, voir 2…si on lis votre articles.
Etre utiliser pour etre poster ou etre conserver, cela va de sois.
Pourquoi un jeu video ne devrais etre jammais debaler, l’interet est ou ? un jeu en soit sert a etre utiliser, son but premier etre d’etre utiliser, un jeux video n’a pas raison de vivre si celui ci n’est pas mis dans sa console adequat, sinon c’est debile de gaspiler de l’argent pour se le procurer.
imagine le travail deriere ce jeux, si on suit votre logique, sur le jeu video en soit, on se l’achete, on arrive cher sois, et on le fous sur une etagere sans savoir si le travail acomplis sur le jeu est bon ou pas…..DEBILE n’est t’il pas ?