Développé par les japonais d’Atlus, Catherine, est sorti début 2011 au Japon et un an plus tard en Europe. On ne se plaindra pas trop néanmoins puisqu’il s’agit typiquement du genre de jeu qui ne dépasse généralement pas les frontières de l’archipel nippon.
Et pour cause, Catherine vous invite à incarner Vincent (pas très japonais comme nom !), un jeune trentenaire casé depuis quelques années avec une certaine Katherine, qu’il aime certes, mais avec qui il a du mal à réellement vouloir s’engager, malgré la pression de cette dernière. Vince aime boire des coups avec ses potes dans leur bar habituel et se laisser vivre. Sauf qu’un jour, il rencontre une demoiselle appelée Catherine (!), plutôt aguicheuse, à qui il cédera facilement. C’est là que les ennuis commencent !
En effet, à compter de ce jour, Vincent commence à faire d’affreux cauchemars dans lesquels il ressemble à un mouton. Il se retrouve au pied d’une espèce d’immense mur composé de blocs dont la base s’effondre progressivement. Seul moyen d’en réchapper : atteindre le haut du mur à temps !
Parallèlement, la ville est agitée par de nombreuses morts suspectes : plusieurs hommes sont retrouvés dans leur lit, sans vie et marqués par une expression d’horreur.
Globalement, le jeu se déroule en trois phases : celle où vous êtes dans votre bar favori, vous pouvez tailler une bavette avec vos potes ou avec les autres personnes présentes. C’est là aussi où vous aurez l’occasion de correspondre avec Katherine et Catherine par textos interposés.
Une phase correspondant aux cauchemars de Vincent, qui s’apparent à un jeu de casse-tête où il convient d’atteindre le sommet du mur en manipulant les blocs (et en évitant les pièges) afin de tracer la route vers la liberté.
Enfin, et c’est important de le savoir, il y aussi de longues phases de cinématiques, type dessin animé, où le joueur n’a rien à faire, si ce n’est regarder. Ces phases sont très distrayantes et narrent l’histoire de belle manière, souvent avec un certain humour (les expressions des personnages rappellent un peu celles de Nicky Larson pour ceux qui ont connu…) mais sont aussi assez longues en général. Alors si vous êtes plutôt du type joueur compulsif qui appuie sur « Start » à la moindre cinématique, mieux vaut peut-être oublier l’idée de jouer à « Catherine ».
Techniquement, le jeu est aux petits oignons. Les décors sont certes peu variés, mais le bar est vraiment joli et les cinématiques sont un régal. Les phases de casse-tête sont un peu moins impressionnantes, mais vous n’aurez de toute façon pas le temps d’admirer le paysage.
Les musiques sont également réussies, quelque soit l’endroit, on notera d’ailleurs que les thèmes lors des phases de casse-tête sont souvent des réorchestrations de morceaux célèbres.
Petit bémol en revanche sur la maniabilité. Si la manipulation des blocs est aisée, le joystick de direction est parfois un peu trop sensible ce qui peut parfois vous être fatal. De même, lorsque l’on se retrouve suspendu à un bloc de l’autre côté du mur, que vous êtes déjà quasiment hors champ de la caméra et qu’en plus les directions sont inversées, cela devient parfois un peu laborieux. Alors dans l’ensemble, c’est loin d’être catastrophique, mais les phases de casse-tête étant parfois un peu stressante, on peut être amené à s’emmêler les pinceaux.
Entre chaque stage, une voix mystérieuse vous posera des questions sur votre « philosophie de vie », alors non seulement vous pourrez comparer avec ce que les autres joueurs ont répondu, mais surtout, cela aura aussi une réelle influence sur la conclusion de l’aventure, dont il existe plusieurs variantes qui dépendent de cela et de votre attitude générale, notamment des conversations par sms.
Avant d’en arriver à la fin tout de même, comptez environ 20h de jeu en niveau facile (sachant qu’il ne l’est pas tant que ça !).
Catherine est un véritable ovni au sein du catalogue PS3. C’est déjà presque suffisant pour vous le procurer dans un contexte où les éditeurs prennent de moins en moins de risque, mais c’est aussi et avant tout un vrai bon jeu, notamment grâce aux phases de casse-tête très addictives. Car oui, vous aurez beau clamser trente fois d’affilée, vous en redemanderez !
Un jeu pour adulte « chaudement » recommandé !
17,5/20